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Viabilité financière du système de santé : le financement privé de services médicaux et hospitaliers n'est pas une solution

28 janvier 2004 – Le Conseil de la santé et du bien-être souligne aujourd'hui qu'il a publié, en mars dernier, un avis intitulé Le financement privé des services médicaux et hospitaliers, qui « prend au pied de la lettre les principales affirmations en faveur du financement privé des services médicaux et hospitaliers et les confronte aux connaissances actuelles »* . Conférencier invité par l'Institut économique de Montréal, M. Claude Castonguay ramenait hier, sur la place publique, un plaidoyer en faveur de l'introduction de frais modérateurs et du développement d'un système privé parallèle. « Alors que la question du financement du système de santé revient régulièrement et se pose différemment quant au type de services visés par un mode de financement privé, le Conseil a voulu dépasser le débat idéologique et analyser les faits. Une évaluation des bénéfices et des conséquences connus du mode de financement privé ne peut qu'éclairer le débat et la prise de décisions », de déclarer Mme Hélène Morais, présidente du Conseil de la santé et du bien-être.

Contrairement à ce que soutiennent ses promoteurs, la mise en place d'un système privé de soins de santé n'aurait pas comme impact un accroissement de l'accessibilité aux services de santé et une diminution des délais d'attente. En regard de l'expérience vécue en Grande-Bretagne et aux États-Unis, par exemple, il apparaît que la coexistence d'un secteur privé et d'un secteur public accroît la part de la richesse collective accordée aux services de santé sans que ne soient augmentés les services. En effet, une plus grande accessibilité des services médicaux et hospitaliers nécessite d'accroître le nombre de professionnels ou encore d'augmenter la productivité des professionnels disponibles. Le processus pour augmenter le nombre de professionnels est long. Quant à la productivité, à dépense égale, moins de soins sont produits dans le secteur privé par rapport au secteur public. Conséquemment, chaque dollar prélevé fiscalement par l'État pour les services de santé à la population, génère plus de soins que le paiement direct, par le citoyen, ou par des assurances privées, à des fournisseurs de services privés.

* CONSEIL DE LA SANTÉ ET DU BIEN-ÊTRE (2003), Le financement privé des services médicaux et hospitaliers : avis, Québec, Le Conseil.