Débat sur le financement du plan de la santé et des services sociaux
20 novembre 2002 – Les membres du Conseil de la santé et du bien-être comptent y participer activement
« Le Plan de la santé et des services sociaux jette un regard d’ensemble sur les priorités de tout le système de santé au Québec, comme sur sa gestion, tandis qu’il soulève des questions pertinentes sur le financement du réseau. À cet égard, le Conseil de la santé et du bien-être apprécie la démarche du ministre Legault, en reconnaît les mérites et s'engage à participer au débat annoncé. » Telle est la réaction préliminaire exprimée aujourd’hui par la présidente du Conseil de la santé et du bien-être (CSBE), Mme Hélène Morais. Jeudi et vendredi prochains, les 23 membres du Conseil entendent analyser plus à fond les principaux éléments du plan d’action.
D’entrée de jeu, le Conseil constate que les grandes lignes du plan rejoignent nombre de recommandations émises par le Conseil depuis dix ans. « En ce qui a trait aux services de première ligne, aux services destinés aux jeunes, aux services destinés aux personnes âgées dans la communauté et à la prévention, le ministre a su retenir les bonnes priorités », de déclarer Hélène Morais. On se rappellera que le Conseil de la santé et du bien être avait plusieurs fois mis en évidence comment l’amélioration de l’accessibilité des services passe par la consolidation des services de première ligne. Ce vers quoi semble tendre le plan d’action ministériel.
Incidemment, le Conseil reconnaît depuis longtemps l’importance de la prévention. À cet égard, le programme annoncé par le ministre délégué à la Santé est certainement une bonne nouvelle. Rappelons d’ailleurs que dans son récent avis Pour une stratégie du Québec en santé : décider et agir, le Conseil recommande d’axer la politique révisée sur la prévention de la maladie et des problèmes sociaux et l’action sur les déterminants sociaux de la santé. Le CSBE conçoit que la prévention doit être intégrée aux différentes missions du réseau. Soulignons du même coup que la prévention est également reconnue comme déterminante dans l’avis Vieillir dans la dignité (mars 2001). « Il est important, précise Mme Morais, d’informer le public; c’est une condition d’efficience », se référant à l’avis Un juste prix pour les services de santé (1995). L’information, estime le Conseil, doit porter sur les pratiques, les bénéfices escomptés et les inconvénients du traitement et sur les coûts.
Au plan de la gestion du système, le Conseil soutient les principales recommandations du ministre. Plus particulièrement au sujet de la décentralisation, le Conseil s’est toujours prononcé en faveur d'une réelle marge de manœuvre et d'une imputabilité pour la gestion des ressources. Il croit toutefois qu'une véritable décentralisation passe par une participation de la population qui dépasse l'information et la consultation. De plus, de l'avis du Conseil, d'autres mesures pour améliorer la gestion du système doivent être considérées.
Quant au financement, le Conseil n’est pas en mesure de se prononcer sur la hauteur du financement présenté par le ministre, mais il est d'accord avec ce dernier pour ne pas accepter de donner la possibilité de payer pour des services médicaux et hospitaliers à ceux qui en auraient les moyens. Des arguments sur cette question seront soumis au débat qui s’annonce par un projet d’avis du Conseil sur le sujet, prévu au début de 2003.
Le Conseil s’apprête par ailleurs à entreprendre prochainement une consultation sur ce sujet auprès de ses partenaires. Les modalités de la consultation et de la participation du Conseil au débat seront discutées lors de la réunion des membres les 21 et 22 novembre courant.